Bon, alors, partons du début. J'ai du mal. Ou du moins j'en avais. A quoi? A tout.
A répondre. A interrompre. A clouer le bec. A me mêler aux autres.
Depuis longtemps je mène un long et laborieux combat contre moi-même, que je gagne peu à peu.
Mes armes, plus le temps passe, sont les plus simples.
Je viens d'en découvrir une : le sourire.
J'avais déjà remarqué l'effet du sourire au téléphone : il transforme la voix. Mais c'est un effet mécanique.
Le sourire est aussi utile in situ. Dans mon travail, alors que la plupart de mes collègues m'exaspèrent et que mon chef est un idiot, je souris. Cela ne fait pas longtemps, je crois que cela date de cette année.
Le sourire donne le moral.
Il ne s'agit pas de plisser les lèvres pour les incurver. Il s'agit de donner un vrai sourire, avec les yeux aussi. Donc il faut s'alléger le coeur ( travail en amont à prévoir).
Le sourire peut d'abord être ironique, bon début, sans méchanceté, mais distant; il peut se nuancer ponctuellement de chaleur. Afin de sourire, observez autour de vous ce qui fait sourire - tout. Nous vivons dans un roman. (Pas vous?) Repérez les petites faiblesses de votre entourage et souriez-en, en essayant de les aimer.
Le sourire ouvre la route au rire.
Pour conservez le sourire, riez. De tout, même si vous êtes triste. Riez des ridicules, riez des incohérences, des imprécisions, de l'excessive assurance. Cherchez des yeux tout ce qui peut, une seconde, vous sortir de vos pensées.
Le sourire est un cadeau
Un bon sourire, ni faible, ni timide, un sourire gai et sûr, est un cadeau à l'autre, cadeau qui peut être empoisonné. Si vous donnez de la gaieté, de la force, du bonheur, à une personne désagréable en face de vous (ce qui n'est pas facile, car plus elle est désagréable, plus il faut donner avec force), vous pouvez désarçonner et affaiblir cette personne.
Je ne suis pas absolument sûre de ce que j'affirme, car cela fait longtemps que je ne vis plus en France, et parce que c'est très difficile à réaliser concrètement dans certaines situations professionnelles ou sociales dans lesquelles on est en position de faiblesse. Disons que cela marche pour moi.
L'avantage de cela, c'est que vous ne perdez pas d'énergie (par la colère), vous ne montrez pas de faiblesse, vous restez positif et calme.
Au passage, en tant qu'enseignante, c'est valable aussi, mais encore une fois je n'enseigne pas en France...
Je précise qu'il faut sourire avec sincérité. D'où le travail en amont.
Exemple : j'ai toujours fui les regroupements de collègues, les soirées, les pots, mais il est très désagréable de remarquer qu'une fête ou un pot s'organise sans moi. Incohérent, d'accord, mais exact. Bon. Maintenant, j'assume. Je préfère toujours être seule. En plus, je me farcis suffisamment d'obligations pour fuir les superflus. Comme j'assume, je me parle à moi-même et je m'imagine la soirée, ou d'autres du même style, je la repasse dans mon esprit, celle, par exemple, que j'ai passé dans un canapé à lire ce qui me tombait sous la main (un livre de recette, un roman d'Amélie Nothomb) parce que je m'ennuyais - impolie, en plus! et après il faut rentrer, se coucher tard, nuit trop courte alors que j'aime dormir, tout ça pour éviter un serrement de coeur de quelques secondes. Je souris au souvenir de cet ennui, et en pensant que je vais me l'éviter. Parfois, je mets les pieds dans le plat, si les gens parlent devant moi par exemple, et je me mêle grossièrement de leur soirée - c'est bien avec des gens que la politesse bloque. Mais ce faisant, c'est une petite vengeance que j'accomplis, bien qu'elle soit injuste. J'en veux aux autres de n'être pas capables de me faire aimer les regroupements, j'en veux aux autres ce moyen de se distraire qui m'échappe complètement. C'est injuste, puisque je leur en veux d'être moi-même :alors je souris, pour compenser.
Pour bien sourire, il faut un coeur léger.
mercredi 2 mai 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Bonjour!
Je trouve ton écriture charmante. En particulier ce que tu dis apropos du sourire. J'ai cité(?) ton blog sur un de mes edublogs: http://lizmaryeducational.splinder.com/
C'est un blog que j'ai ouvert pour les élèves de la Faculté de Langues Etrangères Modernes de Venise.
Je suis professeur d'Anglais à l'Ecole supèrieure. I teach evening classes. Récemment j'ai suivi un Tutor online cours et j'ai été fasciné par l'expèrience humaine et professionnelle de Peter Ford. Pour cela j'essaye d'ouvrir un blog pour mes élèves, ceux des evening classes ...
Salut!
Enregistrer un commentaire