samedi 13 octobre 2007

Eddie

Eddie m'a envoyé un mail dernièrement. Reprise de contact sous un prétexte. J'ai hésité puis répondu. Est-ce que ça m'aidera à comprendre?
Elle est aimable, je sens l'humour qu'elle a toujours eu, et elle m'envoie des fleurs comme elle l'a toujours fait : mon dynamisme, mes capacités... Bla, bla, bla. A quoi ça rime?
Se méfier de ceux qui vous place sous un piédestal, même pas très haut. Ce sont des flatteurs. Vous dites non, non, non, voyons, mais quand ils vous poussent, vous tombez de plus haut.
Mon amertume grandit.

dimanche 7 octobre 2007

Désordres

Le déménagement est arrivé; je me trouve donc dans l'état inverse de ces billets : c'est toujours en désordre, mais je vide les cartons.
Cette maison n'est pas encore la mienne; j'ai peur, toujours; exaspérant sentiment. Quand serai-je ma maîtresse? J'ai voulu partir, j'ai voulu l'Espagne... Je suis contente de ne plus être là-bas, mais une angoisse obscure assombrit ces lieux - pourquoi?
Parce qu'il faut recommencer?
Parce que je culpabilise pour les enfants?
Parce que j'ai perdu ma place, mon trou?
Il manque quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi.

Pourtant : week end reposant, luxueux, dans un lieu très agréable. J'ai passé quatre ou cinq heures au bord de la pisicine ou dedans, ce qui ne m'était pas arrivé depuis plus d'un an. Et j'ai apprécié - ce qui ne m'était pas arrivé depuis au moins six ans. Je n'aime ni le soleil, ni la plage, ni les piscines.

Ah, voilà. Au lieu de rester seule, j'ai eu quelques heures de jeu social avec une personne, du reste aimable, que je ne voulais pas voir. J'appelle jeu social ces moments où l'on est amené à jouer une petite comédie parce que l'on ne peut pas dire aux gens "aujourd'hui je ne veux parler à personne". On voit des gens qui ne vous ont rien fait, et en l'occurence qui cherchent à être aimable et s'ils vous sourient on dit bonjour et ça y est : il faut continuer. On peut aussi mordre et passer son chemin mais ils ont des liens pro avec l'Ours alors soyons aimable.
Quand le jeu est fini, je me sens triste parce qu'il n'y avait rien derrière. Avoir fait autant de kilomètres.

jeudi 12 juillet 2007

Yin et yang

Sans lumière, pas d'ombre.
Sans bruit, pas de silence.
Mon dernier billet était, je trouve, un peu peau de vache sur mon mari.
L'ambiguité des sentiments est un sujet intéressant. Doit-on être toujours dans le positif?
Je le regarde souvent avec colère, pourtant nous rions beaucoup.
J'aimerai étaler mes sentiments pour les observer de près.

Cartons, suite

Je n'ai plus de cartons à remplir.
Les déménageurs viennent demain, mais je ne suis pas sûre qu'on finisse demain. Chez un ami, le camion est venu avec un type, et le temps qu'il aille en chercher un autre et tout et tout, ils ont déménagé le lendemain.
Restons zen.
Mais curieusement je suis plus zen.
Les images cessent de se hacher dans mon cerveau, ma pensée flotte, je fais quelques projets avant mon départ.
J'ai réussi à me désynchroniser de l'Ours, qui ne donne aucune info, n'anticipe pas les problèmes, ou alors si mais sans me le dire, ce que je trouve pénible.
Il stresse d'une façon assez similaire à la mienne, mais il ne réfléchit pas sur lui, il est dans l'instant, il ne se demande pas comment dominer son stress.
C'est extrèmement pénible. Le seul moyen de ne pas me laisser happer par ses angoisses, souvent hermétiques à mes yeux, et de ne pas subir, ou de moins subir ses humeurs est de me rendre intérieurement indépendante, comme si j'étais célibataire, avec un colocataire. Inutile de lui demander ce qu'il fait : stressé, il ne me répondra, les dents serrées, en grognant, qu'il ne sait pas et que c'est la merde (alors que pas du tout, c'est juste qu'il a quatre choses à faire en trois heures et que l'une de ces choses implique un intervenant extérieur). Le soir, quand je lui demanderai "Alors, ça s'est arrangé?", il me regardera avec ahurissement : "Qu'est-ce qui s'est arrangé?" "Ben, ton problème de ce matin" "Quel problème?""tu as hurlé que c'était la m... dans la voiture" " Ah!!ça!! Mais non, rien, comme d'habitude".
Donc j'ai fait les cartons, réglé le problème de l'appart là-bas, acheté mon billet. Je dois, en fait, être maître de tout car quand il s'occupe d'autre chose que de son travail, il est très vite débordé et il hurle. Je lui en ai fait le reproche, et il a fait de gros efforts pour s'investir dans les choses de la maison. Efforts globalement réussis, mais ils ont un coût : une tension permanente, dont je me demande si elle n'est pas partiellement volontaire, genre : "Tu veux que je fasse tout, très bien, je le fais, mais après ne viens pas t'étonner".
Je ne veux pas qu'il fasse tout, mais je dois reconnaître qu'il en a fait beaucoup depuis deux ans. Ce sera différent là-bas. Acheter des ampoules électriques ici, par exemple, requiert de faire trois ou quatre quincailleries pour en trouver une qui a des ampoules, et les bonnes; il faut donc avoir une voiture. Avant, j'allais à la quincaillerie à pied et c'était tout.
Les hommes ne sont pas comme les femmes, on le sait. Ils ont dumal à gérer des trucs dans des domaines différents, en urgence : passer chez le médecin, puis au supermarché d'à côté pour acheter un truc dont on aura besoin dans trois jours, puis chez le pharmacien, puis déposer le grand chez un copain, ramener le petit à la maison. L'Ours peut le faire, mais quand ça va, pas dans la précipitation d'un jour de classe; quand ça fait trop il crie qu'il n'y comprend rien, et il évacue le problème.
Je dois reprendre le rôle, que je faisais avant, d'épouse bien. Dans les boîtes américaines, c'est une sorte de concept. Sauf que épouse bien, je vais reprendre le truc, mais à ma façon. Il y a épouse bien, tendance Desperate Housewife (je n'ai regardé que quelques épisodes), et épouse bien tendance moi. Une copine (catho, du reste) m'a donné le plan pour les maris débordés et carriéristes (mon mari est carriériste, enfin il veut l'être, mais il est trop respectueux de la hiérarchie).
Je fais tout? Eh bien je fais tout. (parce que moi, je peux, mais ça me fait ch...)
Je m'ennuie? Eh bien, je me désennuie, mais pas avec du macramé ou de la peinture sur soie (avec tout le respect que j'ai pour la soie, la peinture et les arts plastiques).
En fait, je veux être une femme nouille et empotée. Seulement, pour ça, il faut avoir un homme avec soi.

mardi 10 juillet 2007

Folie

Il m'arrive souvent d'avoir la sensation de sombrer dans la folie, même si je sais que pour les spécialistes dont je ne suis pas ce mot ne veut rien dire.
En ce moment je vide, je jette, et je trie. Mon appartement est dans un désordre sans nom. Ma vie ici n'a plus de sens, des visites et des invitations pour dire au revoir à des personnes sans importance, parce que, comme l'a fait observé Kheyliana hier, j'ai peur de déplaire et je ne sais pas dire non. (L'année prochaine j'apprends).
Je suis suspendue dans le néant et j'ai peur.
J'ai peur de tout, d'une façon générale, mais la peur s'apprivoise.
Mais en ce moment elle ressurgit. Des bruits m'ont réveillée, et levée à quatre heures j'ai commencé à ranger, me réservant pour une sieste ultérieure.
Des pensées : des serpents qui sortent du robinet, des monstres sous le lit, des menaces extérieures, dans ces cas-là je réalise à quel point j'ai peu avancé finalement. Adolescente, j'avais peur de sortir de chez moi. Aller au cinéma tous les lundis était un plaisir et une source de stress.
La seule peur que je ne ressens plus est celle des soirées, c'est curieux, d'ailleurs.

dimanche 24 juin 2007

Week-end

Normalement, le week-end est fait pour se reposer, non?
Cela étant, il suffit de dire non.
Dimanche, pique-nique avec des fans du pique-nique.
Plage, parasol, on se baigne...
La mer est paradigmatique, plate, bleue durant la journée, grise le soir, et calme...
Chaleur, vin rouge, 4x4... Les gens sont sympas, notez, et tout le monde aux petits soins puisqu'on s'en va.
Une seule envie : dormir.

samedi 23 juin 2007

Un jour sans fin

Aujourd'hui : fête de l'école primaire.
Ce soir : spectacle de collègues + fête.

Si on ne m'invitait pas, je me sentirais mise à l'écart et je serais triste. Là, je ne me sens pas mise à l'écart. Mais je me tape des merdes.
Bon, en tant qu'ancienne timide, j'ai fait du chemin. Je suis contente. Maintenant, il faut que je sois au delà des conventions sociales. Que je travaille mon orgueil, encore que là c'est plutôt ma vanité.

Ce n'est pas le sirocco, on baigne dans une moiteur humide; je colle. Il fait 40. De temps en temps, on sent une brise.
A minuit, j'aurais bien avancé dans ma route vers le départ.

Parce qu'elle avait rencontré Dieu, Thérèse de Lisieux était bien contente d'échapper aux joies du monde terrestre; on la comprend. Si j'étais plus contemplative...